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Les aventuriers de l'imaginaire
8 mai 2015

Le Scarabée, de Richard Marsh

scarabée   Résumé : Un certain Robert Holt erre par une nuit sans pitié. Après avoir assisté à une scène qui m’a valu plus d’un sourire (le seul passage comique, comme pour rendre l’horreur qui suivra plus oppressante encore) notre pauvre personnage découvre une maison d’apparence abandonnée, dont une fenêtre est miraculeusement ouverte. Holt se faufile, pensant avoir trouver un refuge pour la nuit. Il ignore à quel point il s’est trompé car, dans la pénombre de la demeure, quelque chose rôde…

   Mon avis : Le roman se coupe en quatre parties distinctes. La première est donc celle de Holt, de loin la plus mystérieuse et une des plus oppressantes. Comme lui, on assiste aux évènements sans réellement les comprendre. Quelle est vraiment la chose dans la maison ? Que veut-elle ? Et que veut-elle surtout à cet homme politique (que l’on retrouvera dans les parties suivantes) qui s’effondre dans la terreur dès que deux simples petits mots sont prononcés en sa présence ? (A savoir « Le Scarabée »). Rien ne nous sera expliqué avant une bonne centaine de pages, ce qui fait de ce premier fragment d’une cinquantaine de pages l’un des meilleurs d’après moi.

   Le second morceau nous ait imposé du point de vue de Sydney Atherton, un scientifique que j’ai trouvé assez spécial par certains côtés (mais rien de bien important pour ce qui concerne l’intrigue). Je pense que cette partie est la plus longue, en nombre de pages comme dans le ressenti qu’elle laisse. Elle nous perd dans des histoires de romances impossibles et de « vengeances » imaginaires ; sans tourner en rond, l’histoire a du mal à se lancer. Bien sûr, la chose est un bon prétexte pour présenter les personnages principaux, dont le fameux politicien Paul Lessingham, mais surtout pour croiser à nouveau la route de la « chose de la maison abandonnée qui ne l’est en fait pas ». Après un début in medias res, on retrouve donc dans cette partie les bases d’un début d’histoire typique, qui prend son temps. On ne peut pas lui reprocher étant donné tous les évènements qui s’emboîteront par la suite, même si j’admets avoir été tenté de sauter plus d’une ligne (ce que je n’ai pas fait, parce que l’histoire était bien trop mystérieuse pour risquer de louper un indice). Vous l’aurez compris, malgré les qualités et l’intérêt de ce fragment, c’est celui qui m’a le moins tenté. Sa lenteur et ses chemins détournés y sont pour beaucoup.

   Je ne détaillerais pas réellement les deux autres parties. Tout simplement parce que la troisième, la plus courte, ne fait que reprendre les faits déjà connus sous un autre angle ; ce qui a tout de même l’intérêt de révéler certains éléments ou de revenir sur d’autres plus en détails. Elle se finit toutefois sur le plus grand cliffhanger du livre d’après moi, qu’on voit venir mais qui n’en est pas moins magistral. La quatrième partie est l’apothéose, le point final, que je vous laisse découvrir par vous-même.

   Je comparerais Le scarabée au grand Dracula de Bram Stoker, la fin y étant pour beaucoup. En plus des similitudes entre les deux grands meuchants de ces deux grands livres de 1897, Le scarabée a aussi, en un sens, son Van Hellsing (croisé Sherlock Holmes), le détective Augustus Champnell, qui parait dans ce fragment ultime et recolle tous les morceaux de l'histoire. Les deux romans se terminent aussi par une centaine de pages (peut-être un peu moins quand même) de course-poursuite pure et dure. Bien sûr, on s’arrête souvent pour questionner des témoins, on est mené en bateau (en train surtout) plus d’une fois, et l’auteur nous amène quand même quelques réponses sur les mystères posés en cours de route, mais le but de ce dernier fragment est de toute évidence la poursuite. Richard Marsh a mis le paquet pour son final, en somme.

   La conclusion laisse un peu perplexe. J’admets que j’aurais préféré quelque chose d’un peu différent (juste un peu). Mais notre cher Richard Marsh a préféré garder une part de mystère et on ne peut pas lui reprocher, à lui qui a réussi à expliquer par des faits finalement évidents et des mots simples des phénomènes qui paraissaient, quelques chapitres plus tôt, incompréhensibles. Après ça, on peut bien lui pardonner d’avoir voulu garder un minimum d’ambiguïté sur la fin ; et il faut admettre qu’elle permet de conserver l’ambiance de ce roman mi-thriller mi-surnaturel qui, à l’image du Maître Vampire, fascine autant qu’elle effraie.

Murphy

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