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Les aventuriers de l'imaginaire

12 septembre 2019

33 récidives - Sylvain Namur

33 recidives sylvain namur

Résumé de 33 récidives de Sylvain Namur :

Il parait qu'un tueur revient toujours sur les lieux de son crime.

Et s'il voulait expier sa faute mais qu'il empirait la situation par maladresse ? Pire, ceux qui se posent en défenseur du monde n'en sont-ils pas les oppresseurs ? Lorsque la misère, la haine et la maladie ont été lâchées sur le pauvre monde, la pire des abominations ne serait-elle pas d'empêcher l'espoir de sortir de la boîte ?

Si dans le mythe, Pandore a pu libérer l'espoir, qu'en serait-il dans notre monde moderne ?

Et si vous trouviez un remède à la mort ? Une main tendue pourrait-elle vouloir vous étrangler ? Et si un oiseau changeait votre vie ? Et si vous inventiez Dieu ? Et si le prochain arrêt de ce train était votre dernier ?

Ne sortez pas du chemin de ces fables et farces, vous pourriez vous y perdre... 33 récidives, troisième recueil de l'auteur, vous entraînera à nouveau dans des situations étranges, dramatiques ou surprenantes. Et si vous récidiviez ?

Disponible par ici !

Ou encore ici, chez Amazon !

 

Mon avis sur 33 récidives de Sylvain Namur :

Après 39 heurts et J’avais pourtant prévenu, Sylvain Namur récidive avec un troisième recueil. Et j’en profite donc pour en faire autant !

Dans la lignée de ses prédécesseurs, 33 récidives fait encore un pas en avant dans la noirceur humaine, cette fois en délaissant le côté absurde, qui avait une place de choix dans le recueil précédent, et en plongeant davantage dans des récits modernes, sociologiques, voire politiques.

Très tôt dans le sommaire, 2 récits coups de poing nous attendent. D’abord « Reviens », entre folie et désespoir, qui traite d’un deuil inévitable pour tout le monde et pourtant atroce : celui de sa propre mère. Ensuite avec « Le hideux caneton obèse », négatif du « Vilain petit canard » qui mettra vos nerfs à vif. Si le contre d’origine n’était pas des plus joyeux, il finissait bien malgré tout. Ici, abandonnez tout espoir, vous qui entamerez ce texte. Sans surprise, ces 2 nouvelles rejoignent le rang de mes coups de cœur.

Troisième appelé à ce titre, « Histoire indécise » en désarçonnera plus d’un. Ici, on tombe dans l’absurde pur et dur, entre jeux de mots et détours hilarants (c’est d’ailleurs le seul texte comique du recueil, il me semble). Ce récit halluciné ne fera pas l’unanimité, c’est certain. Mais pour moi, c’est une des plus grandes réussites du recueil. Je l’ai lu plusieurs fois, et ne m’en lasse toujours pas. En bonus : derrière l’aspect délirant et les rires, on devine un véritable message sur la littérature ; message que je vous laisse découvrir par vous-mêmes !

Pour varier encore les registres, mon dernier coup de cœur tend cette fois vers le fantastique assumé. « Alex est mort » montre un homme confronté à la meilleure version de lui-même… J’ai adoré le déroulé, tout en simplicité, et l’idée de prendre une métaphore au pied de la lettre.

Sans être des coups de cœur, d’autres textes m’ont ravi – la plupart du recueil, à vrai dire. À défaut de pouvoir tous les citer, je ne mentionnerai que « Soir de fête », entrée en matière qui fait écho aux recueils passés, « Tout ce en quoi croient les hommes », inventif et efficace dans sa dénonciation des religions, « Séparation » qui est sans doute le seul texte romantique à m’avoir convaincu dans toute ma vie (c’est assez miraculeux pour être précisé !), « Mieux », courte incursion en SF sur les revers de l’utopie, ainsi que « ACAB » et « Kaira », duo de nouvelles connectées qui traite du racisme d’une manière cruellement réaliste.

Enfin, « Le voyage en train », avec sa touche poétique, clôt à la perfection ce recueil et cette trilogie.

Vous l’aurez compris, j’ai aimé ce nouveau recueil autant que les précédents du même auteur. Les thèmes sont toujours riches, les approches toujours variées, les genres encore une fois mêlés. Chaque nouvelle parlera d’une manière particulière à chaque lecteur, et c’est ce que j’adore avec ces récits.

Alors, qu’est-ce que vous attendez pour récidiver, vous aussi ? Ne perdez plus de temps à lire cette chronique et procurez-vous 33 récidives (et 39 heurts, et J’avais pourtant prévenu, tant qu’à faire). Avec des nouvelles d’une à deux pages en moyenne, vous vous assurerez des lectures rapides, impactantes, variées et mémorables !

 

Murphy

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9 septembre 2019

De l’autre côté - Henri Bé

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Résumé de De l’autre côté de Henri Bé :

Avez-vous déjà succombé à la curiosité, à la gourmandise ou même à l'amour ? Comme tout le monde, me direz-vous. Il n'en faut pourtant pas plus pour que les héros d'Henri Bé basculent de l'autre côté de la fragile frontière qui sépare notre quotidien de leurs cauchemars.

Trente années en hôpital psychiatrique – en tant qu'infirmier ! – ont ciselé le regard d'Henri Bé sur la psyché humaine. Pulsions, rêves, névroses : ses personnages reflètent ce qu'il y a de meilleur comme de pire en chacun de nous. Surtout de pire.

De l'Angleterre victorienne au futur proche, des contes de notre enfance aux légendes urbaines japonaises, de H.P. Lovecraft à Jean Rollin, laissez-vous entraîner... de l'autre côté.

 

Disponible ici

 

Mon avis sur De l’autre côté de Henri Bé :

De l'autre côté d'Henri Bé nous fait entrer dans un monde étrange et inquiétant, digne des classiques du genre, et comme on aimerait en lire plus souvent.

Il serait difficile de revenir sur chaque nouvelle ; aussi je n'en mettrai en avant que quelques-unes, sachant que toutes valent le détour. Inutile de préciser que j'aime les ambiances type "hantises" et l'épouvante classique. Et sur cet aspect, j'ai été servi !

Tu mourras avec délices nous permet de retrouver avec plaisir Carmilla de Le Fanu ; l'hommage est parfait, le texte en lui-même très bon et le style rejoint sans difficulté celui de son mentor.

Dans un autre registre, Les ténèbres du dehors et Hanako-san y es-tu ? nous emmènent vers d'autres légendes classiques qui sont ici mises en valeur avec succès. Entre rythme soutenu et ambiance posée, on s'y croirait.

L'auteur varie les thèmes mais parvient toujours à maintenir un niveau égal : avec Rester ensemble, toujours, il parvient à rendre une histoire de zombie (pourtant pas ma tasse de thé), intéressante et même passionnante. Avec Holy end, il nous entraîne du côté western de la force, toujours avec cette patte particulière qui vous hante même après lecture.

La belle et le chaos revisite avec brio un conte bien connu et Le peuple des collines, qui clôt le recueil, renoue avec le merveilleux (et surtout son aspect terrifiant) de notre enfance.

Je ne saurais finir cette chronique sans revenir sur LE coup de cœur de ce corpus. Comme dit, la qualité est toujours d'un haut niveau et quasiment tous les textes m'ont emporté. Mais il y en a un, par ses thèmes qui me parlent particulièrement, qui monte encore d'un cran : Le beau mariage. Alliant cette fois un autre conte célèbre et un fait divers historique non moins connu, l'auteur créé une ambiance originale, tout en psychologie et en subtilité.

Au final, De l'autre côté est comme un hommage varié et toujours de qualité, quel que soit le domaine exploré. Entre SF, western, Lovecraft, fantômes de diverses contrées, contes et légendes (autant classiques qu'urbaines), chaque texte nous emmène dans un nouvel univers tout aussi fascinant que les précédents.

En bref, Les ombres d'Elyranthe tapaient déjà fort avec leur anthologie "Ombres" ; elles récidivent cette fois avec Henri Bé qui n'a rien à envier aux maîtres du genre !

Cédric Murphy

11 août 2019

Résurrection 1 - Survivre ! - Myriam Morand

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Résumé de Résurrection 1 : Survivre de Myriam Morand :

« Survivre ! Je dois survivre à tout prix ! »

Une nuit tragique. Une trahison inattendue. Une course haletante… et Ellone embarque de justesse à bord de Résurrection, cet immense vaisseau spatial commandé par les élites de la petite planète Ao dans le but de rallier Pheos, un paradis planétaire vierge. C’est là l’ultime chance de salut pour 270 000 êtres humains de toutes conditions, avides d’échapper à leur monde toxique !

Au fil des mois, la vie s’organise à bord de cette arche, fidèle reflet de la société d’Ao avec, au sommet, ses élites qui protègent leurs privilèges et, tout en bas, ses classes laborieuses qui s’avilissent ou se rebellent.

Au fil des rencontres et des épreuves, Ellone renonce à la candeur de sa jeunesse en se frottant au monde cruel des adultes. Dans les bas-fonds, où le quotidien s’avère de plus en plus pénible, la jeune fille se demande à qui se fier et de qui se défier : cet homme hirsute et fasciné par son joli visage, cette militaire altière au verbe haut, ce garçon protecteur et sa grande famille, cette jeune femme extravertie, et tant d’autres… Avec qui s’allier afin de rester en vie et admirer un jour, pour la toute première fois, un ciel entièrement bleu ?

 

Disponible par ici !

 

Mon avis sur Résurrection 1 : Survivre de Myriam Morand :

Je connaissais déjà quelques écrits de Myriam Morand, qui oscillaient entre comédie et drame sur fond de fantasy. Ici, j'ai retrouvé une qualité toujours au plus haut point et ai découvert avec joie un univers bien plus sinistre que ceux auxquels l'autrice m'avait habitué !

Sans trop en dire, Résurrection enchaîne les coups durs et les coups de théâtre. Après une entrée en matière qui pose le contexte, j'ai été stupéfait par un premier revirement (dès les 50 premières pages!), puis par un second moins de 50 pages plus loin encore. Dès qu'on pense que l'héroïne a touché le fond, l'ambiance se noircit davantage et la tension augmente encore. Moi qui adore me confronter à la noirceur humaine, inutile de dire que j'ai été servi !

Les personnages sont, comme toujours avec madame Morand, fouillés et complexes. J'ai particulièrement aimé les antagonistes, que je me suis fait une joie de détester. Mon unique bémol sera purement subjectif : le personnage de Boruan, un peu à part dans ce premier tome et donc moins atteint par tous les dangers qui se présentent, m'a moins emballé que l'intrigue principale sur Ellone et toutes les épreuves qu'elle subit.

En bref, s'il est difficile de parler de Résurrection 1 sans en spoiler les nombreux revirements, je peux facilement le conseiller à tout fan de SF et de drame. Ce huis-clos géant vous emportera et vous malmènera d'horreur sociale en stupeur totale de la première à la dernière page ! Pour ma part, j'attends déjà la réception du tome 2 pour me jeter dessus.

Cédric Murphy

3 août 2019

Kalia et les réprouves - Myriam Morand

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Résumé de Kalia et les réprouvés de Myriam Morand :

Bienvenue sur la planète Lokandre, ses conventions sociales d’un autre temps… et ses sombres secrets !

Marqués par leur passé, des réprouvés doivent unir leurs forces pour rester en vie. Kalia, intrépide métisse, n’obéit qu’à ses propres règles afin d’exister en marge de la civilisation intolérante. En Ymeralde, la politicienne déchue, bat un cœur chargé d’amertume et de désir de revanche, où l’amour entretient cependant l’espoir. Et pour les beaux yeux noirs de ces femmes fascinantes, Riff le repentant renonce à son devoir.

Résoudre les énigmes qui les hantent pourrait les pousser à franchir de dangereuses limites... Si le trio se pose moult questions et affronte maints obstacles, les chats de Toskalie, eux, agissent selon le mystérieux pouvoir d’une implacable volonté !

Ce livre constitue le quatrième et dernier tome de la saga « Les chats de Toskalie ». Il est fortement recommandé d’avoir lu au moins le tome 3 (« Nattasha et les prétendants ») pour découvrir celui-ci.

 

Disponible ici !

 

Mon avis sur Kalia et les réprouvés de Myriam Morand :

Après un Nattasha et les prétendants qui alternait les genres, Kalia et les réprouvés clôt la saga avec succès, dans un ton plus uni mais pas moins haletant.

Ici, l’intrigue démarre fort. Le prologue à lui seul vaut le détour et l’action ne manque pas durant les premiers chapitres. Je ne spoilerai pas les détails, mais la tension monte vite.

J’ai particulièrement aimé comment l’histoire explore la noirceur de ses personnages. Les héros parfaits ou trop « vertueux », ça n’a jamais été ma passion. Je préfère de loin les personnages nuancés, qui révèlent différentes facettes en cours de route. Et ici, j’ai été servi : le trio de tête s’entre-aide et se tire vers le haut, mais réveille aussi la violence qui sommeille en chacun d’eux. A ce titre, les 2 héroïnes font même parfois froid dans le dos !

Le style, quant à lui, est égal à lui-même : direct, clair et efficace. On reconnait bien la patte de l’autrice et on retrouve avec plaisir une lecture fluide comme à son habitude.

Kalia et les réprouvés ravira les fans de fantasy et de jeux politiques ; alors n’attendez plus pour embarquer aux côtés de nos 3 réprouvés !

Cédric Murphy

20 mai 2019

De Ténèbres et de Sang - Frédéric Livyns

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Résumé de De Ténèbres et de Sang de Frédéric Livyns :

Réédition des deux romans de Frédéric Livyns, Danse de Sang et Le souffle des Ténèbres, en un seul volume.

 

Le souffle des ténèbres.

Bryan et Suzy se rendent en Bretagne afin de se ressourcer. A proximité d’un étrange village que Bryan ne connait qu’à travers les récits de son grand-père, ils découvrent les ruines d’un vieux château qu’aucune carte ne mentionne mais que tous les villageois paraissent craindre. Ils décident d’ignorer les avertissements et vont bien malgré eux réveiller la force maléfique qui y sommeillait.

Danse de sang.

Veuve depuis peu, Véronique a l’étrange sensation de toujours ressentir la présence de son époux. En cherchant des réponses à ses questions, elle va libérer un démon aussi ancien que le monde lui-même : le Dévoreur.

Disponible ici !

 

Mon avis sur De Ténèbres et de Sang de Frédéric Livyns :

Encore merci à l’auteur pour sa confiance avec ces 2 textes en 1. J’ai d’abord pensé faire une chronique distincte pour chacun de ces 2 textes mais j’ai finalement décidé d’opter pour une chronique « 2 en 1 » pour éviter de me répéter d’un récit à l’autre. Car, en effet, mon avis est presque exactement le même pour les 2 !

Pour cause, tous deux présentent des histoires distinctes mais paraissent pourtant dans la continuité l’un de l’autre. Même ambiance, mêmes thèmes, mêmes ressorts, même schéma.

Ce qui est à la fois une force et une faiblesse à mes yeux. Une force car le fan d’horreur sera en terrain connu et trouvera sans problème ce qu’il cherche dans ce genre de récits : du rythme, de la noirceur, des créatures monstrueuses. Une faiblesse car, pour peu qu’on enchaine les 2 textes sans pause, on finit par déplorer un manque d’innovation, de surprises. En bref, l’histoire va là où on l’attend, ce qui remplit parfaitement le « minimum syndical » du genre mais empêche de le transcender.

Hormis ce bémol, ces 2 lectures se font sans déplaisir. On y suit la confrontation de messieurs et mesdames Tout-le-monde avec des entités sanguinaires. D’une part, on s’identifie facilement aux personnages par ce côté « lambda » justement. D’autre part, des thèmes forts comme le deuil se mélangent avec efficacité à l’intrigue surnaturelle et renforce notre empathie pour ces héros malmenés.

Les 2 histoires sont rythmées et se lisent vite (environ 150 pages chacune), d’autant que l’intrigue démarre quasi dès la première page à chaque fois.

J’ai tout de même une préférence pour Danse de sang, où le traitement du thème du deuil m’a paru plus abouti, là où il est plutôt en retrait dans Le souffle des ténèbres. Véronique étant l’unique héroïne de Danse de sang (là où Bryan et Suzy se partagent la vedette dans Le souffle des ténèbres), elle m’a aussi paru plus fouillée et intéressante. Bien sûr, elle n’est pas vraiment seule dans son enfer personnel mais elle garde une position centrale jusqu’au bout.

Enfin, les 2 textes utilisent des ambiances surnaturelles que j’aime beaucoup. D’un côté, l’univers du vaudou, d’un autre, la légende de l’Ankou, étrangement peu utilisée en fictions horrifiques alors qu’elle a un potentiel monstre en la matière (sans mauvais jeu de mot) ! L’auteur amène une touche originale avec ces univers trop souvent oubliés des fictions du genre (combien de films sur des possessions chrétiennes sortent chaque année ?).

En résumé, De ténèbres et de sang constitue une lecture horrifique sympathique et rapide, qui se suit avec plaisir et sans prise de tête.

Cédric Murphy

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11 mai 2019

Ghost story - Peter Straub

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Résumé de Ghost story de Peter Straub :

Les quatre vieux messieurs respectables passaient leurs soirées à se raconter de fabuleuses histoires de fantômes. Depuis la disparition d'un des membres de leur club dans des circonstances étranges, ils se sentaient menacés; perdaient le sommeil: ils allaient bientôt se trouver impliqués dans la plus hallucinante histoire de réincarnation qui se puisse imaginer...

 

Mon avis sur Ghost story de Peter Straub :

3e Straub que j'essaie, 1er où j'arrive à dépasser 50p de lecture (et même à terminer). J'ai été entraîné dès le début, avec cette intro particulièrement étrange et mystérieuse.

Les personnages ne sont pas d'une originalité folle mais ils arrivent à nous intéresser malgré tout. L'hommage à l'horreur classique est superbe : par exemple, avec le personnage nommé James qui narre une histoire de hantise en tous points semblable au Tour d'écrou, écrit par... Henry James.

La suggestion, l'étrangeté, l'épouvante sont excellents ! Le concept est finalement assez classique mais non moins plaisant.

Cependant, il y a beaucoup de longueurs. On aurait pu supprimer la moitié du livre et des personnages et conserver l'essentiel intact. Ajouté à cela quelques aspects qui vieillissent mal : qu'une femme soit tuée (même par accident) parce que l'impudente a osé se déshabiller en présence d'hommes qui sont, en conséquence, choqués à l'excès... difficile de s'y retrouver de nos jours dans une telle situation. De plus, ça donne l'idée que l'auteur n'a pas osé noircir ses personnages principaux : leur mauvaise action était un accident, et puis d'abord, la femme concernée n'était qu'une aguicheuse ! Mouais....

Reste une lecture entrainante, longue mais intéressante. Ça me redonne espoir par rapport à cet auteur, tellement vanté et avec lequel je n'arrivais jusque-là jamais à accrocher. Sur 4 livres qu'on m'a offerts de lui, il m'en reste un à tenter. En espérant qu'il soit de la même trempe que Ghost story... Affaire à suivre.

Murphy

20 avril 2019

L’obscur - Frédéric Livyns

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Résumé de L’obscur de Frédéric Livyns :

En emménageant dans leur nouvelle maison, Virginie espérait que cela ressouderait les liens familiaux mis à mal. Mais très vite, des choses étranges se produisent : des ombres semblent se faufiler la nuit, des murmures se font entendre, ses parents se mettent à agir bizarrement... Le havre de paix qu'elle avait imaginé se transforme lentement en piège impitoyable.

Roman disponible ici !

 

Mon avis sur L’obscur de Frédéric Livyns :

Avant tout, je remercie à nouveau l’auteur pour sa confiance, d’autant que je l’aurais fait attendre plus que de raison pour cette chronique.

Avec L’obscur, on embarque en vitesse dans un univers mystérieux et sombre (normal, vu le titre, me direz-vous). Plutôt que de l’horreur frontale, l’auteur a opté pour le minimalisme : les éléments sanglants sont rapportés après coup, pour la plupart, et les scènes d’épouvante s’arrêtent souvent juste avant qu’on entre dans le vif du sujet. Les fans de gore n’y trouveront peut-être pas leur compte mais j’ai trouvé ce parti-pris intéressant et entraînant : il permet de conserver le mystère et le suspens le plus longtemps possible et incite à poursuivre la lecture.

Si bien que les pages défilent avec une grande facilité. L’histoire est somme toute simple, ce qui participe encore davantage à l’immersion ; pas de retournements compliqués ou d’arcs secondaires pour détourner l’attention : on va droit à l’essentiel et on y va avec plaisir.

Les personnages sont tous sympathiques, à commencer bien sûr par le duo de tête : Virginie et Sylvie. Les autres ne sont pas en reste, des secondaires aux figurants.

Seul bémol, en ce qui me concerne : les dialogues manquent de naturel et m’ont sorti de l’histoire à plusieurs reprises. Les personnages parlent de façon trop soutenue (utilisation du passé simple pour raconter un fait passé, des termes de transition comme « De plus » qu’on retrouve généralement à l’écrit ou à la limite dans un cadre professionnel mais rarement, pour ne pas dire jamais, dans la vie quotidienne, etc.) et trop similaire (que ce soit des ados de 14 à 18 ans, un voisin âgé ou un inspecteur, tous utilisent les mêmes formulations recherchées, les mêmes types d’apartés comme on en retrouve souvent dans les romans épistolaires mais rarement, sous cette forme en tout cas, à l’oral).

Bref, c’est le gros point noir de cette histoire et c’est d’autant plus dommage que l’intrigue se suit vraiment avec plaisir en dehors de ça.

En définitive, L’obscur propose un univers intrigant (entre les peintures maudites, les « possessions » et l’architecture même des lieux exploités, les fans d’épouvante seront servis !) et une lecture immersive, exception faite des dialogues trop littéraires. Un roman court (250 pages environ) qui se dévore sans problème ; idéal à lire entre 2 gros pavés pour un moment horrifique sans prise de tête.

Murphy

13 avril 2019

Le récepteur – Alexandre Bourbaki

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Résumé du Récepteur d’Alexandre Bourbaki :

Un soldat rentre quelque peu abîmé de la guerre. À son retour, il entend des bruits étranges à l’intérieur de sa tête. Mais est-il le seul à les entendre?

Disponible ici ! (Gratuit)

 

Mon avis sur Le récepteur d’Alexandre Bourbaki :

Le style est très bon et l’ambiance absurde très réussie.

On ignore si on doit rire ou avoir froid dans le dos quand il est question du sort que l’on réserve à l’oncle. En plus d’une légère comédie, cela donne un aspect de fable à toute l’histoire qui n’est pas pour me déplaire.

La « chute » est très bonne elle aussi, dans la continuité du ton général.

Rien de particulier à redire sur ce petit texte, au final. C'est une lecture aussi rapide que plaisante, à l'ambiance particulière qui n'est pas sans rappeler une fable moderne

Court et efficace, Le récepteur permet une lecture assez originale quand on est comme moi plongé dans les récits surnaturels/horreur/thrillers en permanence.

Murphy

23 mars 2019

Le chat du rabbin, tome 8. Petit panier aux amandes, Joann Sfar

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Toujours une joie de retrouver le trait caractéristique de Joann Sfar et l'impertinence, que dis-je, l'insolence du Chat.
Je dis ça mais en même temps, je n'ai pas lu tous les tomes du Chat du Rabbin. Ce qui n'est pas grave en soi car cela n'a aucun impact sur l'appréciation de ce tome (ou peut-être qu'avoir lu les tomes précédents permettent d'apprécier encore plus ce tome... je ne saurai le dire).
Bref, en un mot comme en cent : j'ai adoré.


J'ai adoré pour plusieurs raisons :
- les dialogues sont tellement drôles que vous ne lisez pas ce tome, vous le dévorez à vitesse grand V ! L'humour donc est toujours aussi présent. Comme j'ai ri à la réaction du vieux rabbin quand on tente d'interrompre son flot de paroles.
Pour la peine, allez à la page 15 pour ceux qui ont la BD (et j'ajouterai : mais qu'est-ce que vous faîtes là à lire mon avis si vous avez la BD, lisez plutôt le bouquin, b***** !). Pour les autres, je ne résiste pas à vous écrire le dialogue qui m'a fait tellement rire (pas de spoil, z'inquiétez pas) :
 - "Monsieur le rabbin, je peux en placer une ?"
- "Cheket ! T'es chez moi, c'est moi qui parle !"
Bon, en vrai, vous vous dîtes qu'il n'y a pas de quoi rire, ni même sourire. Mais ça a marché avec moi et puis c'est mon blog, je dis ce que je veux. Pour la peine, je renchérie : j'ai tellement adoré cette répartie que j'ai décidé d'en faire ma nouvelle conduite de vie. Exit la politesse. Murphy n'a qu'à bien se tenir quand il me rendra visite :-p
Mais bref, revenons à des choses moins personnelles.


- On retrouve avec bonheur le personnage du chat, toujours sans filtre, à dire la vérité à qui veut ou non l'entendre, sans n'y mettre aucune forme au point de se faire maltraiter ;
- enfin, on a affaire à un sujet qui peut, pour certains, sembler un peu délicat : la convertion à une religion. Car tout commence quand Aline, catholique, souhaite se marier avec Roger, de confession juive. Par amour pour lui - et puis parce qu'Aline "ne souhaite pas briser l'harmonie qui règne entre (son) amoureux et sa famille", elle décide de se convertir à cette religion et, pour cela, demande à un rabbin de l'aider. Ce dernier refuse : il ne veut pas convertir Aline pour les raisons qu'elle lui donne "parce que l'amour que l'on vit sur terre est imparfait, et nul ne peut jurer qu'il durera toujours". En effet, "si un jour vous vous séparez, vous vous retrouverez seule et juive. (...) vous pourriez légitimement haïr cette religion que vous n'auriez embrassée que pour complaire à un amour passé".
C'est beau, non ?

Aline ne se démonte pas : c'est Zlabya, la femme du rabbin, qui va lui expliquer cette religion et ses commandements qu'elle trouvera finalement insensés. Le chat lui en donnera une explication critique et cynique, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

L'histoire ne s'arrête pas là. Il sera aussi question de la tentation en la personne de "petit panier aux amandes" qui donne son nom à ce tome. Mais je n'en dirai pas plus pour vous laisser découvrir la BD et ses retournements de situation par vous-même.
En somme, un très bon moment lecture !


P.S.: Un grand merci à Rakuten qui nous a fait parvenir, non pas une mais deux BD cette année!, dans le cadre de "La BD fait son festival".
Merci, merci, merci !
Pour les curieux, nous avons reçu Bolchoi Arena dont la critique devrait arriver sous peu.

Pour ceux que le Chat du Rabbin intéressent, vous pourrez vous le procurer ici : https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/3202925031/le-chat-du-rabbin-tome-8-petit-panier-aux-amandes-format-album.html

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Poppy - aime les chats du voisinage mais ne les kidnappe jamais depuis 1886.


21 mars 2019

Bolchoi Arena - tome 1. Caelum incognito de Boulet et Aseyn

bolchoiArenaT1Boulet et Aseyn nous invitent dans un univers où les individus se connectent au Boilchoi, monde virtuel qui propose une expérience immersive, notamment, dans l'espace. Les individus peuvent participer à des courses, à des combats de vaisseaux spatiaux qu'ils créent et customisent, ou simplement se balader dans l'espace.
Évidement, tout monde a ses règles et Marjorie, notre héroïne noob, va comprendre celles qui gèrent le Bolchoï à ses dépends.

J'ai aimé ? Oui et non.
Non, car ce type de scénario est plutôt à la mode ces dernières années tant dans le monde cinématographique que littéraire. On pensera sans mal à Ready Player One mais aussi au merveilleux Avalon de Mamoru Oshii (que je vous conseille vivement de regarder si vous ne l'avez pas encore vu).

On devine une certaine profondeur des personnages. Même s'ils sont parfois stéréotypés, Boulet, par des subtilités et des détails, nous amène à nous questionner sur eux. Je pense notamment à l'héroïne, pas si noob que cela... (en croisant les doigts que le scénar n'invoquera pas le stéréotype ultime qui en fera gerber plus d'un : "elle sait faire ça parce que c'est l'élue, c'est tout, c'est comme ça") mais aussi à d'autres joueurs dont on devine les préoccupations plus financières et politiques.

Oui, car une fois dépassée les convenues scénaristiques, l'histoire devient réellement intéressante. Les tomes suivants devraient donc être palpitants!
Oui aussi pour le trait dépouillé d'Aseyn avec ce petit côté année 80 qui s'intègre très bien à l'histoire.  

 

Merci à Rakuten pour cette BD et l'opération "La BD fait son festival" !
Pour ceux que le 1er tome de Blochoi Arena intéressent, vous pourrez vous le procurer ici : https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/3256968633/bolchoi-arena-tome-1-caelum-incognito-format-album.html

Vous pouvez aussi vous procurer d'autres bouquins là hein (ou ailleurs, c'est vous qui choisissez) : https://fr.shopping.rakuten.com/

Poppy - noob depuis 1986 (noob, vous avez dit noob ?)

 

 

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